Rentrée 2025 : face au blues, restons optimistes

par | 4 Sep 2025 | Eclairage

Rarement rentrée ne s’est faite dans un climat aussi lourd. A croire que les dieux se sont ligués pour nous pourrir la vie. Certes, nous avons connu des contextes plus favorables, mais nous avons des raisons d’être optimiste et d’agir. Dans les périodes troublées le quotient humain est en forte hausse.

La litanie des maux qui nous menacent est longue. C’est vrai et le chœur des augures, prompt à la noirceur, est particulièrement fourni, des médias à la classe politique. Pour autant, la situation économique n’est pas aussi désespérante que certains le prétendent. Globalement, les résultats des entreprises françaises sont plutôt bons, le PIB est en hausse (+0.3%)1, l’emploi stable et l’inflation bien maîtrisée (0.9%), mais il est vrai que la situation des comptes publics est mauvaise. L’assurance, pour sa part, affiche une belle santé économique et un développement honorable. La collecte d’assurance-vie bat des records en bénéficiant d’une épargne des ménages exceptionnellement élevée, près de 19%. Evidemment, ce n’est pas qu’une bonne nouvelle, car cela souligne une grande frilosité des consommateurs qui pèse sur l’activité générale. Quoiqu’il en soit, les marchés, entreprises et particuliers, ont absorbé une succession des hausses de tarifs. Cela n’a pas été sans tension, mais cela s’est fait parce que chacun est conscient que l’assurance est indispensable.

Pour autant, les difficultés qui nous attendent ne sont pas minces. Elles nécessitent des changements de fond d’autant plus importants qu’ils auraient dû être entrepris, il y a bien longtemps. L’incurie collective des composantes de la société civile et de la classe politique n’a pas permis de prendre la mesure des réformes structurelles en matière de retraites, de couverture santé alors qu’elles étaient prévisibles. Cette incurie a même parfois freiné les initiatives qui pouvaient être prises par les assureurs, par exemple. Peut-être que des leçons utiles sont tirées de cette myopie collective. Pour preuve le traitement des risques climatiques par l’action conjointe des pouvoirs publics et des assureurs fait émerger un Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), et c’est une bonne nouvelle. Une forme de partenariat public-privé qui doit inspirer d’autres domaines. Le pari sur l’intelligence est le plus souvent payant.

L’assurance, parfois considérée comme un secteur important, mais mineur en regard des grands enjeux sociaux est en train de prendre une place centrale, liée à la montée des risques probablement. Comme le souligne Florence Lustman, dans l’Argus du 2 septembre, le périmètre des textes européens sur lesquels nous travaillions était généralement cantonné au secteur de l’assurance. Ce n’est plus le cas. Nous sommes potentiellement impactés par 60 textes et projets de texte, qui peuvent parfois concerner tout le secteur financier, tels que Fida ou la RIS, voire dépasser le cadre de la finance à l’image de l’IA Act. Un changement majeur, à bas bruit, mais révélateur.

Naturellement, le fer de lance reste les forces commerciales. L’environnement anxiogène, la complexité de l’accompagnement des clients vont renforcer le rôle et les missions de ceux qui sont à leur contact. Il est hautement probable que les effectifs vont croître et les exigences en termes de compétences également. Le quotient humain est en forte hausse, quoiqu’il en soit c’est une bonne nouvelle. D’ailleurs les indicateurs de terrain disent clairement que si les difficultés sont bien là, la position des « distributeurs » est forte voire se renforce. Les observatoires des intermédiaires (agents généraux et courtiers) sont éclairants.
1 Selon l’INSEE, au deuxième trimestre 2025, le PIB accélère modérément (+0,3 %) et le pouvoir d’achat des ménages rebondit légèrement (+0,2 % par unité de consommation)

Henri DEBRUYNE

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