QUE FAIRE DEVANT LA CRISE QUI VIENT ?

par | 7 Juil 2022 | Eclairage

L’ombre de la récession, une inflation qui risque de ne pas être que conjoncturelle, un pouvoir d’achat en berne sinon entamé sont autant de menaces qui pèsent sur les prochains mois. Que faire ? Dans tous les cas ne pas se recroqueviller en faisant le dos rond, les assureurs doivent en premier lieu assumer leur métier de porteurs de risques et de gestionnaires de la solidarité.

Bruno Le Maire, le ministre des Finances s’est entretenu avec les dirigeants de la profession pour les inviter à prendre des mesures pour partager le fardeau de l’inflation en ciblant en priorité les ménages les plus modestes. Certaines ont été esquissées, d’autres doivent émerger et une nouvelle réunion est programmée dans les prochains jours.

Les assureurs ne peuvent pas tout faire et surtout ne doivent pas mettre en péril leurs équilibres financiers. Ils ont une responsabilité sociétale et ils doivent l’assumer au-delà de mesures ponctuelles dictées par la situation. La première est de maintenir un niveau de couverture d’assurance adéquat pour le plus grand nombre. En clair, éviter la sous-assurance ou pire la non-assurance. Les périodes économiquement difficiles sont favorables à des arbitrages désastreux dans les entreprises comme chez les particuliers pris par des contraintes économiques terribles. Il faut imaginer des solutions :  ajuster les garanties qui préservent l’essentiel des couvertures, aider ceux qui ont du mal à payer leurs cotisations, à le faire.

L’engagement, pour les assureurs, est qu’ils continuent à faire leur métier le mieux possible dans un environnement qui risque d’être chahuté. Ils ne sont pas là pour faire des libéralités à tout va, pris dans une spirale de soutien à l’économie et au pouvoir d’achat. Certes, la chasse au gaspi, très en vogue dans les années 80, redevient une ardente nécessité et pas uniquement sur l’énergie fossile. La rationalisation et la gestion au plus juste doivent être ou redevenir la norme. Mais avant et surtout, les assureurs doivent se concentrer sur leurs activités et leurs clients. Les intermédiaires sont concernés au même titre. Ils doivent tout mettre en œuvre pour accompagner leurs clients et les aider à trouver des solutions. Il faut les soutenir dans cette mission essentielle. Nous sommes au cœur de leur devoir de conseil.

L’affirmer, en être convaincu est une chose, le faire reconnaitre en est une autre. C’est précisément sur ce plan que la position des assureurs lors de la pandémie n’a pas été audible. Il s’en est suivi une perte de crédibilité. Et, sanctions supplémentaires, l’imposition de contributions forcées à l’effort de solidarité nationale et au budget de la sécurité sociale. Il faut éviter de retomber dans ce travers. Car globalement, l’assurance a assumé ses obligations. Des soutiens non négligeables ont été apportés, principalement aux petites entreprises. La plupart des bénéficiaires en ont retenu que c’est la pression qui a payé et pas la bonne volonté des assureurs soupçonnés d’avoir tenté de se soustraire à leurs obligations.

Il faut dire et répéter que l’assurance est un outil de gestion de la solidarité et que l’efficacité de celle-ci dépend de la rigueur avec laquelle elle est gérée. Ensuite, rappeler que les assureurs sont, en premier lieu, tenus de servir leurs assurés et qu’il revient aux Pouvoirs publics de gérer la collectivité des citoyens. Sur ce terrain de la communication, l’assurance peut s’appuyer sur des forces commerciales denses et motivées aptes à diffuser une information directe, claire et pondérée. Ce qui peut s’avérer un puissant moyen de communication. Encore faut-il l’avoir prévu et organisé, cela ne s’improvise pas

Henri DEBRUYNE

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