Face aux tensions qui viennent : Anticiper et expliquer pour galvaniser les énergies

par | 24 Mai 2022 | Eclairage

Nous entrons dans une période troublée où les certitudes les plus solides sont contestées, la capacité de maîtrise des évènements limitée et les enjeux considérables. Pour canaliser les énergies et prévenir les réflexes de panique mortifères, il est fondamental d’anticiper… Un exercice difficile, tant les contextes sont mouvants, mais indispensable pour resserrer les forces.

Le monde est happé par une tourmente d’une intensité qu’il n’avait pas connue depuis longtemps. Comme un fait exprès, une multiplication d’évènements se surajoutent : le contexte géopolitique, l’évolution climatique, le retour des épidémies. Pour ne citer que les plus évidents. Le Monde et particulièrement l’Europe sont brusquement confrontés à des défis qui, pour les uns s’imposent, et sur lesquels la capacité de maîtrise est faible, sinon inexistante. Pour les autres, ils remettent en question la situation d’abondance, sinon de facilité dans laquelle nous nous sommes installés au fil du temps.

Tout cela est vrai, et tout cela a ou aura des effets notables qui parfois se traduiront par une remise en cause profonde des activités et des métiers tels que nous les exerçons. Particulièrement chez les acteurs commerciaux qui sont, par construction, au contact constant des clients. Ils sont les premiers à en vivre les mouvements. Face à des bouleversements prévisibles, le pire comportement serait le déni ou de céder à la panique, voire successivement les deux. Or, tout ce que nous vivons est loin d’être totalement spontané et bien des mutations étaient prévisibles. Les temps qui viennent seront chahutés pour le secteur de l’assurance, comme pour tout le monde : hausses de tarifs, surement significatives, pressions sur les coûts, les salaires et la solvabilité. Des situations de tensions bien connues, mais qui sont aggravées par une incertitude plus générale du contexte économique et de celui des risques.

Si la grande majorité des facteurs perçus comme menaçants sont déjà présents depuis longtemps, le facteur aggravant réside dans leur conjonction. Alors que faire ? La première chose est de partager les analyses. Elles existent, ici et là, mais restent confinées dans des cénacles et donc pas ou très peu diffusées et encore moins partagées. La situation est anxiogène, en décrire les maux n’en aggravera pas les effets, bien au contraire. Cela permettra de les identifier et de penser à l’action. C’est la première responsabilité des dirigeants, dire ce qu’ils savent, ce qu’ils en déduisent et les solutions qu’ils préconisent avec humilité aussi, car ils ne savent pas tout et cherchent, eux-aussi, des réponses.

Associer les acteurs est le second impératif. Il est le meilleur moyen de les armer et de les mobiliser afin d’éviter cette forme de désespérance qui étreint face à l’adversité dont on ne discerne pas l’issue. Cette recherche de l’adhésion sur l’essentiel est indispensable pour éviter les replis corporatistes, la défense coûte que coûte du pré-carré. Donner du sens à l’action est le meilleur moyen de maintenir le moral et de galvaniser les énergies

Henri DEBRUYNE

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