D’une année à l’autre, l’assurance renforce ses responsabilités sociétales

par | 22 Déc 2022 | Eclairage

Une année se termine, moins mauvaise que nous pouvions le craindre. Une nouvelle s’annonce avec son lot de menaces et notre propension à voir le verre à moitié vide.

En ces temps chahutés faire des prévisions et se projeter, même dans un avenir proche peut paraitre tenir de la gageure ! Et pourtant, il est utile de le faire en s’efforçant à la lucidité. Dans quelque temps, nous pourrons analyser dans le détail les données économiques. Néanmoins, tout donne à penser que l’année 2022 est bien loin d’avoir apporté le lot de difficultés qui lui était promises, validant l’adage que le pire n’est jamais certain. Et cela, malgré les inquiétudes climatiques, la forte augmentation des catastrophes naturelles, la résurgence d’épidémies, le retour de l’inflation et un contexte géopolitique qui a amené la guerre quasiment au cœur de l’Europe.

Bref, un brutal retour à un passé que nous croyions derrière nous. Malgré cela, l’économie tient, l’assurance présentera des résultats satisfaisants, en grande partie grâce à des politiques françaises et européennes qui ont permis d’affronter les crises successives dans les conditions les moins mauvaises. Certes, le prix de l’énergie et des matières premières pèse sur les entreprises, les tensions sur le pouvoir d’achat des ménages sont réelles et pour certains difficiles à gérer, ce qui contraint au plus grand réalisme. Lequel conduit à des révisions que personne n’évitera et surtout pas l’assurance. L’une, sinon la question majeure, est celle du climat qui va changer nos modes de vie, mais aussi nos pratiques professionnelles. Ainsi, l’Europe a franchi, durant la COP 27, une étape importante en adoptant la directive CSRD1 qui fixe de nouvelles exigences de reporting extra-financier et délègue à la Commission Européenne le pouvoir d’en fixer les contours. Cette règlementation entrera en vigueur dès 2025 et concernera notamment les entreprises d’assurance dépassant 20 M€ de taille de bilan et 40 M€ de chiffre d’affaires. Ainsi, la grande majorité du marché de l’assurance française devrait être soumise à cette règlementation. Et que nos amis intermédiaires ne pensent pas que cela concernera seulement les plus gros d’entre eux ou les compagnies. La présentation à leurs clients d’un assureur impliquera a minima qu’ils s’assurent que celui-ci transmet bien la batterie d’indicateurs clés de performance standardisés destinée aux clients. Sans nul doute, cette évolution constituera le cœur des évolutions en matière de conformité des années à venir.

Sans oublier l’arrivée à maturité d’autres réglementations, en particulier sur les pratiques commerciales. Elles soulignent combien l’assurance est au cœur de la Société dont elle accompagne les grands enjeux. Notamment, ceux qui ont une profonde réalité existentielle, tels que les questions concernant le grand âge, les changements liés au risque climatique. Être au cœur de ces enjeux est à la fois exaltant et souligne la contribution essentielle de l’assurance. Mais aussi – que nous le voulions ou pas – cela implique de lourdes responsabilités surtout envers les clients. Sous cet angle, il y a tout lieu de penser que les règles vont se durcir et que les responsabilités seront de plus en plus recherchées. Ce qui renforcera les positions de ceux, les plus nombreux, qui font honnêtement et correctement leur métier et sanctionnera plus durement ceux qui s’affranchissement de leurs engagements. Ce mouvement est d’ailleurs déjà engagé, qui s’en plaindra ? Même si parfois le « gendarme » apparait bien timoré.

Passez de belles Fêtes et soyez confiants.

1 Corporate Sustainability Reporting Directive

Henri DEBRUYNE

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