Un petit vent nouveau…
Le mois de juin est riche en réunions, assemblées, conventions de toutes sortes. Les dirigeants sont invités à délivrer leurs messages, préciser leurs pensées ou donner des perspectives. C’est aussi pour les participants, l’opportunité de donner l’air du temps.
Les discours, cette année, changent. Ils laissent transparaitre un optimisme lucide. Certes, l’environnement reste lourd, sinon de menaces, du moins de difficultés réelles, mais tout de même l’assurance traverse les écueils (Covid, inflation et remontée des taux, …) sans trop de mal. La publication des comptes est d’ailleurs révélatrice de la bonne santé financière des assureurs et de leur solvabilité dont la solidité a plutôt progressé.
Naturellement, ce n’est pas dans un ciel serein. Les catastrophes naturelles ressemblent à un puits sans fond, la hausse des taux malmène les portefeuilles et la complémentaire santé est confrontée à un Etat impécunieux qui évade une partie de ses charges dans ses comptes tout en voulant peser sur les tarifs. Il est de moins en moins simple d’être un assureur santé de plus en plus face à la quadrature du cercle. La réglementation court après une vertu qu’elle n’arrive pas à imposer comme elle le voudrait faute de s’en donner les moyens et de convaincre de la justesse de ses intentions. Alors parfois, elle dérive vers l’absurde en proposant des textes contraires au but recherché.
Les intermédiaires sont dans le même contexte. Ils se développent faisant preuve d’un dynamisme et de capacités d’innovations qui régénèrent la pratique de leur métier. Eux aussi affichent des résultats économiques favorables et c’est de bon aloi car cela renforce le dynamisme général de l’assurance. Cela ne va pas sans zones d’ombres. Leur distance, parfois un peu trop ostensible, avec le respect de la réglementation affaiblit leurs positions et discréditent leurs arguments. La DGCCRF1 vient, une nouvelle fois, de les pointer du doigt à l’issue de contrôles menés auprès de 147 professionnels de l’assurance qui ont porté sur les pratiques de commercialisation de contrats d’assurance par démarchage. Certes, les intermédiaires ne sont pas les seuls, mais lorsque l’on professe haut et fort la primauté de l’intérêt du client, cela jette une ombre.
Quoiqu’il en soit, l’assurance fait le job. Ses acteurs assument leur métier et, autant que nous puissions le savoir, la société civile le perçoit ainsi. Rien n’est jamais acquis, mais lorsque les planètes s’alignent autant s’en féliciter. Manifestement son sérieux paye, mais il faudra encore plus de rigueur et des efforts de communication soutenus pour consolider durablement l’image de l’assurance. Elle doit renforcer son équilibre positif qui reste fragile. Nous avons vu lors du Covid à quelle vitesse les vents mauvais peuvent retourner une situation que l’on croyait acquise.
1 Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes
Henri DEBRUYNE