La solvabilité des assureurs post COVID

par | 4 Juin 2020 | Eclairage

L’impact du Covid-19 sur la solvabilité des assureurs sera important, en France comme en Europe. D’autant que cette crise fait suite à celle des taux bas prolongés qui affecte particulièrement l’épargne et les branches longues dans le bilan des assureurs. Une vigilance accrue s’impose.

La crise du Covid-19 aura un impact majeur sur l’assurance, indique Bernard Delas vice-président de l’ACPR. Il est bien trop tôt pour avoir une appréciation solide de la sinistralité, mais tout indique une dégradation nette de la prévoyance, du chômage, de l’assurance-crédit. Les garanties d’annulation d’évènements sont également sous tension ainsi que les pertes d’exploitation comme l’actualité quotidienne s’en fait l’écho. A l’inverse, le risque auto s’améliore en grande partie du fait du confinement, naturellement cet effet sera très ponctuel. La complémentaire santé note également une sinistralité plus clémente.

Globalement, il faut s’attendre à une détérioration de la rentabilité et de la solvabilité du secteur de l’assurance. La plupart des pays européens font le même constat même si, pour l’instant, les autorités de régulation s‘accordent à considérer qui la solvabilité des assureurs n´est pas en danger. Elles appellent néanmoins à la prudence, car les effets de la pandémie sont encore devant nous et si globalement le secteur s’en sort, certains acteurs sont plus exposés que d’autres. Les organismes d’assurances n’ont d’ailleurs pas attendu pour renforcer leurs sécurités et revoir leurs conditions de garanties.

Le virus aura des effets comparables sur le plan sanitaire et sur les acteurs économiques. Les plus faibles, les plus exposés, seront les plus atteints avec les conséquences que nous pouvons craindre. Les assureurs, peu ou prou, ont déjà engagé des révisions approfondies de leurs niveaux de risques avec pour effet, déjà perceptible, des resserrements voire des restrictions de leurs politiques de souscription. Les intermédiaires doivent s’engager sur la même voie et procéder à la réévaluation des besoins de leurs clients et leur proposer les modifications nécessaires. Il y va de leur responsabilité la plus évidente.

Dans le même esprit, ils doivent s’assurer que la solidité financière des porteurs de risques reste au bon niveau. Il doivent le faire à deux titres. Le premier est que la question de solvabilité prend un relief particulier, l’épisode des défaillances d’assureurs agissant en LPS fut une première alerte. Le second est que le niveau de solidité financière conditionne en grande partie la stabilité des politiques de souscription. Cela devient donc un sujet de préoccupation.

Henri DEBRUYNE

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