LE SECTEUR DE L’ASSURANCE CONFRONTÉ A LA PERTE LA PLUS COÛTEUSE DE SON HISTOIRE A CAUSE DES POLLUANTS ETERNELS ?

par | 27 Mar 2024 | Brèves

Les PFAS (produits chimiques perfluorés et polyfluorés) à action extrêmement longue sont utilisés dans de nombreux produits tels que les cosmétiques, les ustensiles de cuisine, les revêtements de papier, les textiles ou les cires pour voitures et skis. Ils sont soupçonnés de provoquer diverses maladies graves, voire mortelles.

Selon LBBW Research, les réclamations pour dommages et intérêts dues à des PFAS risquent de devenir un fardeau financier plus lourd que le scandale mondial de l’amiante du milieu du siècle dernier. Les systèmes de sécurité sociale doivent supporter la majeure partie des frais de soins, mais le secteur de l’assurance privée est également concerné par les polices d’assurance vie, maladie et invalidité professionnelle. Sans compter l’assurance RC professionnelle standard et la RC produits. L’analyste W. Schirmer estime que ce sont surtout les entreprises américaines qui pourraient faire l’objet d’un recours, sans pouvoir exclure que l’Europe soit également touchée.

Jusqu’à présent, seules quelques poursuites ont été intentées en Europe pour des dommages causés par les PFAS et une seule affaire majeure a abouti à des indemnisations. En 2022, l’entreprise américaine 3M a conclu un règlement à hauteur de 571 M€ en raison d’une contamination provenant d’une de ses usines en Belgique. Le règlement comprenait les frais de rénovation, mais pas l’indemnisation des résidents.

Il n’y a pas que pour les assureurs belges qu’une exclusion de la couverture PFAS dans les polices d’assurance maladie privées est pratiquement impossible et difficile à mettre en œuvre dans les contrats de responsabilité civile des entreprises, explique Schirmer. Il ne s’attend à un changement profond de la structure contractuelle que si la Commission européenne met en œuvre l’interdiction annoncée sur de nombreux plastiques ou si une maladie grave peut être clairement attribuée au contact avec ce groupe de substances.

L’absence de preuve irréfutable a permis jusqu’à présent de distinguer le PFAS de l’amiante, où le mésothéliome a été découvert comme une « maladie signataire », une maladie caractéristique qui est généralement mortelle en un à deux ans, explique l’analyste des assurances : Néanmoins, les investisseurs seraient bien avisés d’observer à ce sujet non seulement les progrès de la recherche médicale, mais aussi les évolutions des assureurs.

Source : LBBW Research via OTS.at

Contactez-nous