Trois informations dominent cette fin d’année : Les réseaux bancaires, les taux bas et la solvabilité.

par | 19 Déc 2019 | Eclairage

Au terme de cette année, que faut-il retenir du foisonnement d’informations qui nous assaille ? Quelles sont celles qui soulignent des évolutions marquantes pour les temps qui viennent ?

C’est un parti pris, nous sommes bien d’accord. La lorgnette du MEDI relève trois données qui nous paraissent révélatrices. La première est la poussée des filiales de banque. En en assurance vie leur domination ne se dément pas. En assurance non-vie, exercice après exercice, leur emprise s’intensifie avec 20% de parts de marché principalement dans les risques de particuliers. Elles ne s’en contenteront pas et commencent à pointer leur nez dans les autres domaines qui seront de moins en moins la chasse gardée des tenants actuels. D’autant qu’en face, il n’émerge guère de stratégie organisée.

Le deuxième aspect, lourd de conséquences est la baisse des taux. Elle va peser sur l’activité et elle va vraisemblablement durer. Il faut donc s’en accommoder. Les assurances non-vie sont impactées et les assureurs ont déjà pris des mesures de corrections pour ne pas mettre en péril leurs résultats techniques. Les redressements tarifaires sont aussi nets qu’indispensables. En assurance vie, nous sommes entrés dans une configuration très différente. Elle invite à un débat sincère et transparent avec chaque client qui doit savoir que le contexte dans lequel il a souscrit a changé et qu’il est invité à s’adapter aux données nouvelles. La gestion de son information et les explications qui lui sont dues sont un nouvel enjeu. Les clients achètent de la sécurité, elle commence par la transparence.

Le troisième aspect, en partie dérivé du précédent concerne la marge de solvabilité. Celle-ci doit donner un reflet sincère de la solidité de l’assureur comprise comme sa capacité à assumer ses engagements. Les évènements récents liés aux défaillances d’assureurs agissant en LPS ont souligné combien il est important de s’adresser à un assureur solide. Il est d’ailleurs reproché à des courtiers de n’avoir pas procédé à des vérifications suffisantes avant de proposer ces assureurs à leurs clients. C’est dire si l’instrument de mesure qu’est la solvabilité prend une acuité particulière. Aussi, demain il faudra la rendre lisible sinon compréhensible pour dépasser le cercle des initiés. Devenue une norme, elle devra être garante d’une certaine orthodoxie pour que chacun l’interprète de la même manière. C’est pourquoi nous ne pouvons que regarder avec les plus expresses réserves le projet gouvernemental d’offrir aux assureurs la faculté d’intégrer les PPB dans le calcul des fonds propres. Pour toutes les raisons que nous avons déjà écrites (humeur du 5 décembre 2019), mais aussi pour ne pas créer un biais concurrentiel entre les acteurs d’un même marché, certains intégrant les PPB d’autres non, par exemple, à l’heure précisément où la lisibilité des garanties est un sujet de préoccupation. Les questions liées à la solvabilité des assureurs vont se durcir. Ce ratio devient un indicateur important pour les assurés, même s’ils ne le savent pas trop, mais surtout pour les intermédiaires.

A l’année prochaine !

Henri DEBRUYNE

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