Sortir de la crise et assumer ses responsabilités

par | 11 Mar 2021 | Humeur

Les Pouvoirs publics sont à la manœuvre pour relancer l’économie et sortir de l’ornière les activités qui y sont embourbées. Ils lorgnent clairement sur les capacités d’investissement des assureurs, mais les marges d’action de ces derniers sont minces.

La crise est encore là, mais la sortie se profile. Il va donc falloir des moyens, surtout financiers, pour relancer les secteurs que les mesures de confinement ont fragilisés. De l’argent, il faut de l’argent. Or, les mesures gouvernementales prises pour éviter un effondrement général ont entamé les capacités étatiques. Il faut donc mobiliser des relais. Les regards se tournent vers l’assurance, pourtant si décriée, mais perçue comme un coffre-fort.

Et nous retombons, plus discrètement certes, dans les travers du plus fort de la crise. Le ministre de l’Économie exhorte les assureurs à investir dans les prêts participatifs qu’il promeut pour soutenir les entreprises qui en ont besoin. La présidente de la FFA lui répond pourquoi pas, à condition de bénéficier d’un traitement prudentiel favorable. Le régulateur, c’est-à-dire l’ACPR, ne semble guère disposé à assouplir la règle. Au demeurant, il est dans son rôle et doit préserver les intérêts des assurés.

Pour l’essentiel, les assureurs ne gèrent pas leur argent, mais celui des clients qui leur font confiance. Ils doivent donc être les gestionnaires scrupuleux de leurs intérêts. D’ailleurs, toute la réglementation les y contraint. Néanmoins, les dirigeants sont confrontés à la réalité sociétale dans laquelle ils évoluent. Les organismes qu’ils dirigent sont des acteurs essentiels au fonctionnement de la société civile et ils ne peuvent donc pas rester éloignés de son contexte et insensibles aux besoins sociétaux. S’ils doivent servir leurs clients le mieux possible et donc préserver leurs intérêts, ils doivent aussi assumer leurs responsabilités sociétales. Ce qui est naturellement bien plus large que de restituer à ses seuls clients quelques ristournes.

Ils sont donc sur une ligne de crête et il faut leur reconnaitre cette responsabilité pleine et entière et la respecter. C’est essentiel au moment où la question de la solvabilité des organismes d’assurance se pose avec une acuité plus grande et où nombre de leurs activités sont elles-mêmes chahutées. Leur gestion devient plus délicate et il faut éviter de leur rendre les paramètres ingérables. De toute manière, la hiérarchie de leurs priorités s’impose à eux plus qu’ils n’en décident. Ils doivent tout faire pour sauvegarder leurs équilibres et leur rentabilité. C’est en cela qu’ils seront le plus utiles à leurs clients et à la collectivité.

Henri DEBRUYNE

Contactez-nous