QUE PENSE DE LA RIS LA « VOIX » DES CONSOMMATEURS EUROPEENS?

par | 25 Oct 2023 | Brèves

Le BEUC (organisation des consommateurs européens) vient de rendre à la Commission européenne son avis sur le projet de Retail Investment Strategy. Pour lui, la RIS n’est pas assez ambitieuse pour résoudre le problème du conflit d’intérêts causé par les rétrocommissions (« kickbacks ») versées aux conseillers financiers.

Pour le BEUC, le problème est que les marchés d’investissement de détail de l’UE continuent de décevoir les consommateurs, qui ne leur font pas confiance. Obtenir les bons conseils financiers est plus facile à dire qu’à faire. Cela s’explique par le fait que les soi-disant « conseillers » ne sont souvent guère plus que des vendeurs, car ils reçoivent une incitation pour recommander certains produits aux consommateurs. Il s’agit de savoir si ces produits sont dans l’intérêt des consommateurs ou non.

La principale exigence du BEUC était et reste l’interdiction totale des incitations à la vente de produits d’investissement aux consommateurs. Il plaide en faveur de changements fondamentaux dans la manière dont les produits d’investissement sont vendus aux consommateurs. Pendant des décennies, les consommateurs de l’UE ont subi les conséquences de mauvais conseils, à la fois dans des scandales majeurs qui ont entraîné des milliards de pertes d’épargne, mais aussi dans une sous-performance constante des produits d’investissement de détail par rapport au reste du marché.

Il se félicite donc que les commissions pour la vente de produits d’investissement sans conseil (execution only) ne soient plus autorisées, qu’un alignement des régimes DDA et MIFID soient prévu, et que le régime actuel des règles d’adéquation soit renforcé, obligeant les vendeurs à agir davantage dans le meilleur intérêt du consommateur.

En revanche le BEUC s’oppose à la notion d’investisseur professionnel, qui risque d’identifier à tort les consommateurs comme des professionnels de la finance et de les priver de protection. Il propose de supprimer le critère sur le volume des actifs.

Enfin, le BEUC estime comme la Commission européenne qu’une éducation financière générale pour tous les citoyens serait utile, mais avec des garanties pour que cela apporte plus d’avantages que de préjudice : l’éducation ne peut pas être dispensée par des acteurs du marché à but lucratif ! Il est impératif de séparer les publicités des banques et des assureurs de l’éducation du public. Autrement, nous risquons d’exacerber les conflits d’intérêts. Aucun matériel ou personnel lié à un organisme financier ne doit être utilisé dans l’éducation financière du public, quelles que soient les circonstances.

Source : BEUC

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