LES REASSUREURS ONT DE PLUS EN PLUS DE MAL A PASSER INAPERÇUS

par | 23 Mai 2024 | Brèves

Ces dernières années ont vu l’essor de ce que l’on appelle la réassurance à forte intensité d’actifs ou réassurance financée. Dans de telles transactions, les assureurs-vie se déchargent, souvent auprès d’un réassureur d’un pays étranger, d’une partie de leur passif, ainsi que des actifs qui soutiennent ces promesses futures.

C’est devenu un gros business aux Etats-Unis, où près de 800 milliards de dollars (743 milliards d’euros) de réserves d’assureurs-vie ont été délocalisés selon Moody’s. Elle s’est également développée en Europe. La Banque d’Angleterre prévoit un stress test l’année prochaine sur les effets d’une défaillance de réassurance financée. L’EIOPA a récemment publié une déclaration prudentielle définissant ce que les assureurs devraient faire pour garantir la solidité de leur réassurance offshore.

Le scénario qui inquiète les régulateurs est illustré par la société 777 Re, un réassureur basé aux Bermudes lié au groupe d’investissement américain 777 Partners. Plus tôt cette année, le groupe d’assurance américain A-Cap a annoncé qu’il tenterait de reprendre le contrôle des actifs cédés à 777 Re après que le réassureur ait vu sa notation de crédit dégradée, et les régulateurs américains et bermudiens ont œuvré à démêler A-Cap et 777.

Les Bermudes, plaque tournante de la réassurance mondiale, font l’objet d’une surveillance croissante de la part des régulateurs d’autres pays pour leur surveillance des groupes d’assurance vie, et elles ont récemment renforcé leurs règles les plus flexibles sur où et comment ils peuvent investir.

Dans ce contexte, les assureurs de divers pays sont invités à examiner de plus près le risque d’échec de leurs accords de réassurance offshore et sont contraints de reprendre leurs engagements. Le problème est qu’entre-temps, les actifs garantissant ces passifs pourraient avoir été convertis en titres illiquides qui ont mal tourné ou qui ne conviennent pas pour garantir les promesses de retraite à long terme faites aux clients. Les réassureurs vie, en particulier ceux qui sont implantés à l’étranger ou qui font partie d’un groupe d’entreprises plus important, peuvent s’en tirer sans rien dire.

En fin de compte, c’est en payant quand ils l’ont promis que les réassureurs prouvent leur valeur. Mais l’évolution du secteur vie, en particulier, suggère qu’une plus grande attention s’impose, compte tenu notamment des implications pour des millions de retraités dans le monde. Après tout, des choses étranges peuvent se développer dans l’ombre.

Source : Financial Times

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