Les journées du courtage : un baromètre des marchés de l’assurance

par | 16 Sep 2021 | Eclairage

Entre confiance, perplexité et inquiétude les visiteurs des journées du courtage ont en tous cas renoué avec plaisir avec les rencontres physiques.

Les participants aux journées du courtage affichaient une joie manifeste de se retrouver, d’oublier un instant les visio-conférences et autres webinars. Si chacun s’accorde à reconnaitre leur utilité, ils ont un coté désincarné que les « commerciaux » gens de contacts par excellence n’apprécient que très moyennement. Comme toujours, les courtiers participants affichaient une confiance certaine, reflet d’une situation moins dégradée qu’ils auraient pu le craindre.

Néanmoins, la crise liée à la pandémie n’a pas été simple, les intermédiaires des marchés des professionnels, mais aussi des entreprises ont été chahutés. Beaucoup le soulignaient, regrettant parfois amèrement les positions souvent contradictoires et brutales des compagnies, les messages inaudibles des représentants professionnels. Leur sentiment de solitude n’a jamais été aussi important. Maintenant, ils s‘attendent à devoir gérer des redressements tarifaires qui, dans certains cas, s’annoncent douloureux. C’est une inquiétude à la fois réelle et diffuse qu’ils tentaient de partager dans les travées du salon.

Face à cela, la physionomie même de la manifestation a changé. Il y avait moins d’assureurs, certaines absences étaient notables y compris parmi les majors, et les courtiers grossistes étaient plus nombreux. Ce n’est pas en soi gênant, mais révèle une mutation diversement perçue. L’absence de certaines compagnies est, en fait, analysée comme du désintérêt. Nous sommes dans le ressenti, mais cela s’ajoute aux difficultés vécues et à venir auprès des clients.

Dans l’espace que semblent libérer les assureurs, se glissent les courtiers grossistes. Si le top 5 de ces derniers était là, ou presque, le foisonnement du nombre d’acteurs qui cherchent à se faire une place laisse perplexe. Certes, la nature a horreur du vide, mais là l’offre potentielle est devenue importante, foisonnante même. Il est très difficile de s’y retrouver, d’apprécier la réalité de ce qui est proposé et le niveau de fiabilité et de sécurité des propositions.

C’est aussi un signe encourageant de la vitalité du secteur qui sait se renouveler et s’adapter aux réalités qui s’imposent à lui. Il est tout aussi clair, que cette évolution des grossistes, qui prend d’ailleurs des formes variées, nécessite des clarifications et une plus grande transparence. Ces acteurs doivent s’en préoccuper avant que cela soit une préoccupation dont les Pouvoirs publics s’emparent.

Enfin, les organisateurs des journées du courtage, dont la manifestation est une réussite, sont également confrontés à cette question de la participation des assureurs. Une vision globale du marché nécessite que la diversité et la représentativité des acteurs soient suffisantes. A défaut, elle deviendrait majoritairement le salon des courtiers grossistes ce qui peut être bien, mais ce serait autre chose

Henri DEBRUYNE

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