LES GRANDS ASSUREURS SOUS LA PRESSION DU SUPERVISEUR ALLEMAND

par | 12 Oct 2023 | Brèves

La BaFin critique depuis des mois les systèmes informatiques de plusieurs assureurs, notamment quant à la protection des données. Pour elle, l’un des principaux problèmes des systèmes d’information des assureurs réside dans les déficiences de la gestion des autorisations identifiées par les régulateurs financiers. Il s’agit de déterminer qui a accès à quelles données, c’est-à-dire si les collaborateurs peuvent accéder à des documents qui ne les concernent pas.

Malgré les progrès réalisés dans leur modernisation, les anciens systèmes et logiciels laissent apparemment encore beaucoup à désirer. La BaFin a donc réagi et prévu des suppléments de capital de solvabilité (de l’ordre de 5%) pour les assureurs exposés à des risques supplémentaires en raison de déficiences informatiques du capital de solvabilité requis. Ce qui peut se chiffrer en millions à deux chiffres, voire en milliards, selon la taille de la compagnie.

La gravité du sujet est devenue évidente lorsque, contrairement à ses habitudes, la BaFin a nommé les entreprises concernées, au début de l’année. Outre Signal Iduna et Allianz, la branche maladie d’Axa était également sur la liste.

Axa a dû accepter un supplément de capital dont le montant n’a pas été communiqué par la BaFin, l’assureur devant donner lui-même des informations début 2024.

Allianz a pour sa part cédé tardivement à l’insistance de la BaFin, mais n’a semble t’il plus à craindre une augmentation de capital. L’irritation a longtemps régné à cause de l’organisation complexe des départements informatiques du groupe qui, selon la BaFin, aurait pu causer des problèmes de gestion et de contrôle en raison de responsabilités floues sur des questions telles que la sécurité informatique, les opérations et la conformité. Allianz a désormais modifié ce qui devait l’être.

Quant à l’assureur Signal Iduna – basé à Dortmund, actionnaire et sponsor du Club de football Borussia Dortmund dont le stade porte son nom – il n’est pas encore sorti de l’auberge. En cours de contrôle, il espère trouver un accord avec la BaFin. Selon lui, certains points de l’audit ont déjà été largement traités, par exemple en ce qui concerne la gestion des autorisations. Une décision négative du régulateur constituerait probablement un sérieux revers dans son offensive de transformation numérique auto-annoncée.

Source : Presse financière allemande

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