Les agents généraux d’assurance : une renaissance ? non, une confirmation !

par | 23 Juin 2022 | Eclairage

L’agéa, la fédération des agents généraux, vient de publier son observatoire économique des agences 20221. Il présente l’image d’une profession qui va bien, se développe et affiche une belle santé économique.

Les agents redresseraient-ils la tête ? Non, ils ne l’avaient jamais courbée. Certes, ils ont traversé des périodes moins fastes, mais l’analyse des données révèle une vision objective de ce qu’ils sont, bien éloignée des propos parfois compatissants sinon, hélas, malveillants. Que retenir ? En premier lieu, les dirigeants de la fédération ont décidé de dévoiler la situation des agences et d’adopter une vision rationnelle sinon objective. Un bon prélude au développement d’une politique volontariste et à un débat équilibré avec leurs partenaires.

Ensuite, la démonstration d’une profession qui se développe, se féminise et à bas bruit a entrepris de se moderniser pour renforcer son modèle. Du coup, elle renforce son attractivité. L’arrivée croissante de jeunes consœurs et confrères résulte de la volonté des compagnies, mais aussi de leur intérêt pour une profession « d’indépendants » dans laquelle les possibilités de réalisation sont réelles et visibles. Ce n’est pas nouveau, mais désormais plus évident et surtout pleinement en harmonie avec les aspirations croissantes de nombre de citoyens qui désirent s’extraire de la subordination, donner un sens à leur implication et s’épanouir dans la réalisation concrète d’une activité économique dont ils maîtrisent une part des manettes.

Enfin, les compagnies, qui n’ont jamais ignoré la performance des agences générales, semblent décidées à les reconnaitre comme de réels partenaires. C’est heureux et vraisemblablement l’aboutissement, pour certaines d’entre elles, d’une réflexion que l’épisode douloureux de la Covid a puissamment aidée à murir. Quoiqu’il en soit, les compagnies, par nature lourdes, complexes, difficilement maniables ont tout à gagner à mieux collaborer dans leur fonctionnement avec des unités économiques par construction collées au terrain et proches des clients, agiles, réactives et mobiles. Cela constitue un avantage compétitif qui, somme toute, est peu exploité et, à n’en pas douter, l’un des chantiers majeurs.

Si les agents se portent bien, qu’en est-il de leur efficacité sur les marchés et surtout face à la concurrence ? A l’évidence, ils ont perdu des plumes et du terrain, les MSI puis les banques leurs ont taillé des croupières. Pour autant, rien ne démontre qu’ils soient disqualifiés, bien au contraire, l’hémorragie semble stoppée. Là est leur principal défi. Après la connaissance d’eux-mêmes, il leur faut connaitre leur réalité économique face à leurs concurrents. Cela intègre le coût de leur modèle économique, mais aussi et surtout la concrétisation de leur valeur ajoutée. En clair, sont-ils plus ou moins efficients que leurs concurrents ? Et où se situent leurs axes de progrès ? Là encore, au-delà des discours plus ou moins convaincants, les données manquent.

En revanche, une certitude, pour confirmer leur élan, les agences vont devoir rehausser leur pugnacité commerciale. Cela reste, collectivement, leur talon d’Achille. Et pourtant, de nombreux exemples montrent que c’est à portée de main, pour ne pas dire de volonté.

1 Source : agéa.fr

Henri DEBRUYNE

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